Dans le couloir menant à la Grande Salle rien n'avait changé.
L'immense tapis rouge étalé dans toute sa longueur jusqu'aux portes de la salle principale semblait certes plus usé et les torches éclairant le large passage accusaient leur âge mais tout restait identique comme au jour de son départ précipité.
Point de message, point d'avertissement ni au Roi Taurun, ni aux chevaliers Othin. Il n'en avait pas reçu l'accord.
Guidé par sa vision et par les paroles qu'il entendît cette nuit là, il s'était levé et habillé. Point d'habit de soie, point de cuirasse ornée mais c'est vétu de haillons, sandales aux pieds, qu'il s'était dirigé vers les écuries.
Un garde l'avait même interpellé durant son chemin, le prennant pour un vagabond avant de reconnaitre le sage chevalier et s'incliner de honte. Le regard en paix, le noble avait continué sa route sans un mot de couroux, sans vive réaction.
Pénétrant dans l'enceinte aux chevaux, il avait sellé son fidèle compagnon qu'il avait aussitôt enfourché avant de partir dans un rapide galop vers le nord et disparaitre dans l'obscurité de la nuit.
Il lui semblait être parti hier. Ses pensées était floues. Il ne se rapellait que de trop peu de choses. De son arrivée après 3 jours de cheval dans la Clairières des Fées .... et de son chemin du retour vers l'école d'Ilia Feön qu'il avait quitté une saison auparavant.
Sale, amaigri, vétu des mêmes haillons tout déchirés, il marchait maintenant dans le profond couloir menant à la Salle du Conseil.
La porte n'était plus qu'à quelques mêtres de lui. Il Hésita avant de la pousser, triturant sa longue barbe blanche qui aurait fait rougir n'importe quel nain du royaume.
De l'autre côté de la barrière de bronze, il pouvait entendre les discutions et les rires des convives attablés.
Pointant ses deux bras devant lui, il poussa fortement les batants tout en avaçant et pénétra dans la salle.
Le silence se fît immédiatement pour ceux qui avaient vue sur la porte, les autres continuant leurs exactions quelques secondes de plus avant de, voyant la tête de leur camarades d'en face, se retourner pour voir celui qui venait de transformer des joyeuses tête riantes en figures béantes, bouche grande ouverte.
- Salutation à vous Messires, lança le vieil homme